Lubeck

Jeudi 11 Septembre

RAS à propos des quelques heures de pédalage.






Arrivé à Walli, on me montre la petite maison pour les "invités" (appelée Artik Haus) les chiottes et la salle de bain, après quoi on me laisse tranquille, un peu trop à mon goût. Le bar est ouvert, et j'ai de la chance, c'est le jour de Voku.
Walli est un wagenburg, un grand "village de camions" centré autour de quelques bâtiments en dur, qui accueillent entre autre un bar, un café, une grande salle de concerts... On m'explique qu'ici les gens " normaux" viennent et parfois se politisent par la suite, alors que souvent dans les squats ou autres milieux autonomes, les gens viennent parce qu'ils sont déjà politisés. A priori, c'est plutôt positif, même si ça peut être extrêmement pénible de devoir tout expliquer de A à Z à des gens qui ne sont pas responsables. Dans tous les cas, ça n'est possible que parce que cet endroit est vieux, qu'il fait désormais partie de la ville. Ici, comme en Hollande, il y a une histoire des espaces autonomes, une histoire que l'on a peu en France et elle est difficile d'accès de par le caractère extrêmement éphémère de ces espaces et de la mobilité des personnes qui gravitent autour.

Vendredi 12 septembre



Au "Soli café" de Walli je rencontre un type, dont j'ai oublié le nom. Il ressemble à un vieux clochard, son anglais est affreux, mais il est plutôt sympathique. Il m'explique les " bon plans" de Lubeck : foyers où on peut prendre une douche et manger gratos, églises où on peut demander 7euros le lundi et ce genre de trucs. Il m'explique aussi que les cartes ne sont que des mensonges, que des trains au départ d'Hambourg arrivent au Canada par exemple. Les cartes ne seraient que des mensonges inventés par les puissants pour conserver leur pouvoir... J'aime cette idée ; c'est triste d'une certaine façon la finitude du monde. Ça veut dire que dans l'absolu, c'est possible d'avoir tout vu. Moi, je trouve ça triste. Et puis ces trucs -comme google earth- qui permettent d'avoir une photographie du monde entier. C'est effrayant. Je préfère croire ce vieux type rencontré dans un café en Allemagne du Nord et aller vérifier, avec mon vélo, si les continents sont bien là où on les voit sur les cartes, s'il y a bien la mer et l'océan au bout de la terre, partout... Comme ça, je serais sûr.
Après quoi je retourne au bar où j'avais trouvé à manger la veille. C'est vendredi soir, il y a plus de monde. Les cheveux roses et bleus, les crêtes dressées et les perfs cloutés me rappellent que je suis en Allemagne. J'aimerais prendre des photos de cet endroit, qui est vraiment classe, avec des squelettes qui jouent aux cartes peints sur les murs, mais je ne peux pas. J'ai vraiment besoin d'être seul pour prendre des photos, et là, c'est pas possible de cadrer quoi que ce soit sans personne dans le champ. Tant pis pour vous. Le mieux c'est d'aller voir par soi même.

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