Samedi 13 Septembre
Levé sans réveil à 8h. Je quitte l'Artik Haus. Je l'aimais bien cette petite maison de bois, mais je n'ai pas trouvé le "communisme" dont j'ai besoin.
J'enfourche mon vélo et c'est parti pour l'une des plus agréables étapes de ce voyage. Un ciel bleu uniforme, un léger vent favorable et juste 70km à faire.
J'arrive à Hambourg a midi. Depuis un call shop, j'essaye de joindre Bene qui ne répond pas. C'est alors que je trouve un numéro de téléphone que j'avais griffonné avant de partir, une de ces personnes que j'avais contacté sur hospitalityclub.org. Pourquoi ne pas essayer ? J'appelle. A la question "quand penses tu venir ?" je réponds "Heu... aujourd'hui ?!" "Pas de problème" et on me donne l'adresse ! Ça c'est la classe !
Un mois plus tôt, j'avais trouvé une bonne voku a Hafenstrasse, c'était un samedi aussi. Je le tente à nouveau, et non, cette fois ci c'est désert et fermé... Tant pis. Je prends des photos et je vais essayer de trouver ces gens qui acceptent de m'accueillir. C'est pas du tout dans le centre. En fait c'est vraiment à la périphérie, en guise de voisins, il y a un pré où des vaches brunes broutent de l'herbe grasse. C'est une grande maison où vivent 5 personnes, dont une étudiante russe. C'est plutôt aisé comme milieu, et au premier abord ça m'effraie un peu. Mais ces gens sont tellement chaleureux et accueillants que j'en oublie presque la lutte de classe. On s'occupe de moi, on me sert sur un plateau tout ce dont j'ai besoin et même beaucoup plus sans que je ne demande rien. Après deux mois de voyage avec des conditions de vie souvent proche du minimum nécessaire, ça fait du bien (l'extase de se coucher dans des draps propres).
Le soir, je vais faire un tour en ville, suivant les recommandations de chemins agréables que je viens de recevoir. Je trace, silencieux, dans la nuit, presque invisible (il suffirait que j'éteigne mes lumières). Je suis libre, terriblement libre. C'est presque indécent -j'adore ça. Aller se promener comme ça pour rien, à des milliers de kilomètres de là où je suis parti il y a deux mois. Je longe l'Elbe. Je 'arrête sur la plage. Personne. Seul le bruit lointain du port industriel vient troubler le calme de cette soirée de fin d'été. C'est terriblement romantique comme moment, je n'ai personne avec qui le partager. Voyageur solitaire, terriblement heureux, qui ressent la liberté de tout son être, jusque dans les moindres inspirations de cet air frais du Nord de l'Allemagne.
Puis je vais me perdre dans le centre ville. C'est ma façon à moi de faire du "tourisme". Errer un moment dans les rues inconnues, mes deux roues entre les jambes, fuyant lieux touristiques et cathédrales, à la recherche de ces impasses étroites, où les maisons racontent des histoires. Ces murs humbles, plusieurs fois centenaires parfois, qui ont survécu aux révoltes, aux guerres et à l'urbanisme.
Je traverse le mythique Sankt Pauli, et à ma grande surprise, je trouve une grande rue digne de Las Vegas, où il n'y a que clubs érotiques, sex shops et casinos, où la lumière est partout. Je regarde ça surpris, sans m'arrêter. Ça n'existe donc pas qu'au cinéma !?
Puis je rentre dans la nuit noire te m'endors, épuisé.
Dimanche 14 Septembre
Après un petit dej copieux préparé gracieusement par mes hôtes, je retourne en ville, je vais à willemburg retrouver Bene. On partage du thé et de très bon gâteaux autour de discussions passionnées, à propos de voyage, d'oppression et de liberté. Je retourne à Sankt Pauli / Altona sous la pluie.
Je prends des photos du Rote Flora, trouve un restaurant vegan, mais j'ai pas faim. La pluie s'arrête et je vais retrouver mes hôtes. On m'offre un excellent repas végétarien (il ya a même de la glace à la groseille !)
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