Dimanche 21 Septembre
Daniel a décidé de m'accompagner en vélo jusqu'à Berlin. Alors que cette semaine le temps a étéclément et le ciel plutôt bleu, ce matin, il fait gris et froid. C'est dommage, ça donne pas très enviede pédaler. On décolle quand même, on décide de l'itinéraire au fur et à mesure. Je découvre, pour la première fois, les joies de pédaler en compagnie. Daniel a aussi beaucoup voyagé seul envélo (entre autre Berlin-Istambul et un voyage de 10 mois l'année précédente à travers laFrance et l'Espagne).
Pour traverser l'Elbe, là où on est il n'y a pas de pont, juste un bac qui utilise la force du fleuvepour le traverser, sans interruption de 6h à 22h.
Ce que je redoutais le plus arrive finalement. La pluie s'abat sur nous, une petite averse d'abord, pour prévenir, et puis un peu plus loin, des trombes d'eau. Daniel n'a rien d'étanche ( ni sacoches, ni vêtements ni même de garde boue !) alors on s'arrête dans le premier abri bus, pour attendrele moins pire. Le genre de pause que je trouve insupportable quand je suis seul. Je lui raconte mahaine de la pluie. Cette crainte viscérale, violente, je pense vraiment avoir un comportement digne d'un chat d'appartement sous la pluie.
Ça s'arrête, on repars. Ça revient mais on continue, c'est moins dense et plus "supportable". Leproblème avec la pluie, c'est que c'est un ennemi contre lequel on ne peut pas lutter. On ne peutrien faire. C'est de l'ordre de l'absolu, ça nous dépasse en tant qu'êtres humains. On peutcombattre les fascistes, le capitalisme et même l'ordre mondial, même si c'est loin d'être toujoursfacile, mais contre la pluie, on ne peut rien faire, juste attendre... Ça m'est insupportable. Vaincu sans pouvoir lutter. L'affrontement est possible, mais j'y ai déjà perdu trop d'énergie et de nerfs...
On arrive à Potsdam en début de soirée. On va au Chamaleon où Daniel a habité avant de partiren voyage. Une douche chaude, un falafel et un thé enfin, dans un bar autogéré. J'aime pédaler, mais j'aime aussi vraiment quand j'arrête et que je trouve tout ce dont j'ai besoin : nourriture, chaleur et amitié surtout.
Lundi 22 Septembre
Je quitte Potsdam pour rejoindre le Kopi à Berlin. 30 petits kilomètres. Je n'échappe pas à la pluie, faut pas rêver non plus. Quand j'arrive au fameux squat punk berlinois, je dois admettre que le lieu est impressionnant, dans le genre urbain post apocalyptique. Je gare mon vélo dans la cour. Des gens me dévisagent par les fenêtres, un type bricole une bagnole. Quand je dis "Hallo" aux gens, c'est à peine s'il me répondent. Quand j'arrive à commencer une discussion, j'ai à peine le temps de me présenter qu'on me fait comprendre que mes problèmes ne sont pas les leurs, et pourtant je veux juste savoir s'il est possible de passer la nuit ici, après le concert de Pizza OD, ce qui en soit dans un espace collectif aussi énorme ne devrait pas vraiment poser de problème. Alors j'attends, en compagnie de quelques tall / freaks bikes. Je vais me coupe l'appétit dans un snack asiatique où pour 3,5 euros, j'ai une pleine assiette de légumes frits avec du tofu et du riz (et oui, c'est Berlin !) Je rencontre un allemand qui a à peu près le même problème que moi, il veut accéder à l'atelier de sérigraphie mais il ne trouve personne pour l'aider, comme si les gens en avaient rien à foutre de toi. Je me sens mal à l'aise. J'ai envie que les Lyonnais arrivent... faire 3000 bornes en vélo pour voir un groupe de Lyonnais... Il n'y a qu'un bikepunk un peu fêlé pour faire ça.
Le bar ouvre. Je discute avec l'Espagnole derière le comptoir, elle me présente à d'autres français, qui organisent le concert, en train de préparer de la choucroute vegan pour les groupes.
D'ailleurs ils arrivent. Des retrouvailles -tant attendues. Je suis heureux. Ça faisait un mois et demi que je n'avais vu personne que je connaissais. Ils ont des badges et la nouvelle démo k7, tout a prix libre, normal quoi. "Si toi t'es punk, Pizza OD c'est du gangsta rap"
Le concert, c'est chouette, le genre que j'aime, petit endroit, pas trop de monde mais un peu quand même, pas trop de relous mort saouls pour te casser les couilles. Et puis c'est Pizza OD au Kopi quoi, merde !
des photos sur ce lien : http://www.photoblog.com/bikepunk/2008/09/22/pizza-od--koma-f-koepi-berlin-germany.html
La soirée/nuit va se finir non loin de là au Scharni, un autre Hausprojekt plutôt punk où habite entre autre Martin, l'ex parisien qui organise le concert. Au bar du rez de chaussée du Scharni, c'est la metal night, une ambiance calme, que je pourrais apprécier si je ne détestais pas autant le métal.
Mardi 23 Septembre
Je vais manger une dernière Pizza avec Pizza OD. Des bisoux et les voilà partis pour Leipzig. Jesuis un peu triste. C'était court et intense, c'était punk rock, et c'est fini. Je me sensprofondément seul. Je ne sais pas quand je reverrais des potes... c'est bizarre, mais c'est une desconditions pour vivre cette aventure de liberté indécente. Ça vaut le coup je crois.
L'après midi, je discute avec Martin, je fais des conneries sur internet, je cherche ce que je vaisfaire de mes prochains jours et je trouve.
Le soir je vais au voku du XB Liebig, c'est fermé. J'en trouve un autre 100m plus loin. Mais pasl'ambiance que je cherchais. Je finis mon assiette, et reste dans un coin un moment à observerces punks ultra lookés, on se croirait dans les années 80. C'est aussi ça Berlin. Je revois de têtesque j'avais croisées a Copenhague. Ça me fait sourire. Je ne tarde pas à rentrer au Scharni.
Mardi 30 Septembre, Berlin 8ème jour
Je me lève à midi après avoir dormi 6h. Un petit dej dans la cuisine du 3ème. Et puis on va coller, avec Manu, des affiches pour les 14 ans de AGH (la grande salle de concert du kopi). On fait letour des Hausprojekts de Friedrichain. Je repasse chercher mon vélo. Je file un coup de mainpour bouger des caisses de bière et puis je rejoins Manu au Kopi pour faire à manger avec Steph. Un goulash avec de la salade. Je vais traîner dans l'infoshop. Problèmes d'électricitéincompréhensibles. Parties de baby. Et puis un coup de main vite fait dans l'atelier de sérigraphiepour les T-shirts de l'anniversaire de l'AGH. Sur la route, je récupère des viennoiserie de laveille, comme ça demain on a un petit dej gratuit. La vie a Berlin...
5 comments:
yo théo !
je fais pas mal de vélo en France et un peu ailleurs aussi..
on c'était croiser à l'étincelle à Angers y a u petit moment...xavier(de booter) m'avait dis que tu prévoyais un petit tour et je tombe par hasard sur ton blog...et maintenant ?
ciao !
eric
pour les questions, merci de m'envoyer un mail, ou au moins, de laisser un contact, sans quoi je ne peux repondre...
Certains soirs, je me demande où tu t'endors.
Ben alors ? Et la suite ? C'est frustrant de finir comme ça...
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