De l'eau et des moulins en Hollande, et pres de 500km...

Jeudi 7 aout

Levé a l'aube. Départ peu après 8h. Le ciel n'est pas au beau fixe, mais ca devrait aller. Je sors d'amsterdam sans problème grace aux ndications. J'avance, et a 15 ou 20 km de mon départ, il se met à pleuvoir. Doucement d'abord. Et puis c'est l'averse, orage et trombes d'eau. Je cherche un abri pour attendre que ca passe, en epérant que ca passe. Je trouve un garede campagne: Je m'assieds sur un banc abrité, sur le quais. Je rencontre une anglaise, un peu perdue qui me fait la conversation, pendant que je prie pour que ca s'arrete, et vite si possible, j'ai ecore plus de 200km a faire...
Dès que ca va mieux, je repars. Il est 10h passées... Je m'arrete toutes les 10minutes, pour des pauses pipi, surement le théque j'ai mis dans un bidon. Je me perds, je cherche un pont et les indications n'indiquent que les villes sur la rive où je suis. Je me retrouve à longer l'embouchure que je veux traverser. C'est beau, mais je perds un temps précieux et beaucoup d'énergie : j'ai le vent deface et e dois fournir des efforts considérables pour avancer. Je trouve le pont. La pluie s'arrete. J'ai maintenant normalement 50km à faire en longeant la nationale, toute droite. Je met mes écouteurs sur mes oreilles, histoire de me donner du courage, de m'occuper l'esprit et que ca passe plus vite surtout...
Mais les voies cyclables, dans la réalité, ne suivent pas la nationale, et me promènent a travers champs et forets. Ce doit etre bucolique avec du beau temps, mais là, j'ai pas tellement envie de faire des détours...
Je finis par m'en sortir (après une paire d'heures) et je traverse un pont à nouveau pour revenir sur le continent. Depuis quelques kilomètres, il s'est remis à pleuvoir. Je m'étais pourtant promis de ne plus rouler sous la pluie...
Je me trompe de route, et encore quelques kilomètres superflus. Je m'arrete acheter a manger et je croise une horloge, 15h30... Je pense n'avoir pas fait 100km... ou tout juste... Je commence à etre beaucoup moins confiant. 15km plus loin, je m'arrete pour manger, il est grand temps de prendre un repas.
Il ne pleut presque plus. Juste au moment où je finis de ranger mes affaires, j'entends un grand vacarme derière moi, le tracteur qui vient de passer allait trop vite et a renversé sa remorque. Au vu des mouvements qui l'animent, il y a des animaux a l'intérieur. Quand c'est remis d'aplomb, à l'aide d'un autre tracteur, je vois deux vaches, terrorisées, qui viennent de passer de force, sans comprendre ce qu'il leur arrive, un quart d'heure l'une sur l'autre, couchées sur le coté. Ca fait rire le paysan, pas moi.
Je repars. Il se remet à pleuvoir. C'est inimaginable à quel point ca m'affecte le moral. Je me demande ce que je fais là, à pédaler comme un forcené sous la plui. Et je me rapelle à quel point je n'aimais pas passer 8h assissur une chaise, à écouter les propos plus ou moins dignes d'intéret d'un professeur. Je suis vingt mille fois mieux ici, sous la pluie, a traverser la hollande en vélo... Et c'est alors que je prends cnscience pour la première fois, que je suis en train de vivre l'expérience la plus excitante de ma vie (de ce qui m'a été donné de vivre jusqu'à présent en tout cas). Il m'aura fallu pédaller plus de 1 000km pour me rendre compte que je réalise mon reve, mon phantasme de gamin. Partir en vélo, tout droit, sans rentrer à la maison le soir, etcontinuer... a la découverte du monde.

Autour de moi les fermes hollandaises, énormes et massives, sont couvertes, parfois, de chaune. Les vaches, les chevaux et le moutons paissent cette herbe grasse qui pousse dans le sable sous le niveau de la mer. Depuis que j'ai quitté la Belgique, l'eau est partout, quand elle ne vient pas s'écraser en rouleaux sur les plages, elle tombe du ciel, mais partout elle circule ou stagne dans ces cannaux qui longent les routes, limitent les parcelles et quadrillent les terres.

A 19h le miracle arrive : le soleil perce à travers les nuages et vient me réchauffer et me sécher. Tout a coup, les nuages s'écartent pour laisser place au ciel bleu. Encore une fois, vous ne pouvez pas imaginer le plaisir que ca me procure. Le calvaire, au moins pour un moment, est enfin fini. Ca me redonne le moral et je retrouve l'énergie qui m'a manquée tout le journée. Le vent me pousse maintenant et je vais alors plus vite, bien plus vite, avec des efforts moinres. Et pourtant la nuit ne va pas tarder à tomber et je vais devoir penser à trouver un endroit où passer la nuit. Je décide de asser la frontière quand meme. Une première nuit en allemagne sera pour moi comme une petite victoire, petite parce que j'avais prévu d'aller plus loin. Mais une victoire quand meme, parce que ca a été l'étape la plus dure depuis mon départ, psychologiquement surtout et que j'ai été lus fort, je n'ai pas renoncé et j'ai continué d'avancer, aussi vite que mon moral me le permettait.
Quand je passe la frontière. ca fait 12h que je suis parti. 12h sur mon vélo a affronter les élements, excepté le temps passé a manger, pisser et attendre que l'averse passe.
J'ai décidé d'expérimenter la demande à l'habitant, pour planter a tente dans un coin de jardin. La première personne a qui je m'adresse ne parle qu'allemand ; je laisse tomber. La deuxième m'indique un camping où parait il, je peux mettre ma tente gratuitement. Je m'empresse d'y aller. C'est un camping tout ce qu'il y a de plus normal, avec peu de tentes et beaucoup de camping cars, et pas mal de mobile homes. Je trouve le patron et lui demande si je peux planter ma tente pour la nuit gratuitement. Il accepte.


J'aurais donc des conditions de vie supérieures à ce que j'avais prévu. Pour 50cts, je prend un douche bouillante, la dernière datant de lundi ca me fait un bien inimaginable. Je me rase aussi, ca ne m'étais pas arrivé depuis Bruxelles et ca change quand meme mon visage. Je fais chauffer ma boite de 700g de haricots à la tomate, que j'engloutis avant de m'écrouler, pour une courte nuit de someil...

Vendredi 8 aout

Je n'arrive pas à me lever ; alors que mon réveil sonne à 6h, je ne sors de mon duvet qu'à 7h30... Quand j'ouvre la tente, je découvre un ciel bas, gris, un ciel d'orage, humide. Je repense à ma décision de prendre le train en cas de pluie. Et puis non, tant pis: J'ai décidé de faire ma mission Amsterdam-Hambourg en 2jours, alors je la ferais, pluie ou pas pluie. J'ai décidé d'etre le plus fort.
Le temps de plier ma tente, il est 9h. C'est pas gagné de faire plus de 230km dans la journée.
Ca se découvre peu à peu. A un moment donné je trouve un panneau vert avec unvélo et le nom de la prochaine ville où je vais. Je suis. C'est tout sauf droit et direct. Il est clair que c'est agréable et qu'on est pas dérangé par les voitures... ca me perd dans les ois, l'asphalte laisse place à un chemin de sable. Je m'enfonce et je peine alors que ces panneaux continuent de me promenner : 100m à droite, 200m à gauche... Je finis par y arriver, mais après deux fois plus de temps que ca ne m'aurait pris d'aller tout droit. Encore un de ces aménagements pour touristes qui s'ennuient le week end.

J'arrive à Haselünne, je m'arrete a l'office du tourisme pour demander des cartes vélo et, sait on jamais, des informations quant à comment traverser la mer avec mon vélo: Ils me donnent une carte du canton avec des circuits touristiques cyclables dans les 30km à la ronde... Et rien pour le Danemark. Quand je sors, un metaleux avec un tee shirt Slipknot me tape la discute. Très sympatique pour quelqun qui écoute de la si "mauvaise" musique.

Il se met à pleuvoir. J'arrive à Löningen, là où j'avais initialement prévu de passer ma nuit. Il me reste 200km à faire... c va etre dur, je vais arriver tard, mais je serais tellement content de moi.

Je longe les nationales, sur les voies cyclables. C'est moins joli, mais ca va tellement plus vite que de suivre les panneaux verts... En fait, il semblerait qu'ici en Allemagne, il n'y ait d'indication spour les vélos que quand ils ne peuvent suivre la route des voitures, sinon, il faut regarder les panneaux des voitures.
Avant d'arriver a Wildeshausen, dans une cote, mon vélo se met à avoir des comportements bizares: Je regarde ma roue arrière et constate ma première crevaison en plus de 4000km de voyages cyclistes. Pourquoi aujourd'hui ? Je m'habrite sous un arbre, trouve le morceau de verre incrusté dans mon pneu, change la chambre et regonfle. A mon dernier coup de pompe, la valve casse... Je n'ai plus qu'à recommencer et à mettre une rustine sur l'ancienne chambre.
Quand je repars il est 17h... Ca y est, je l'admet, j'y arriverais pas. Hambourg est encore trop loin pourque je j'y arrive avant la nuit noire. C'est l'échec. A cause, beaucoup, des conditions. Mais dans tous les cas je dois continuer.
Je ne trouve pas la route pour Bremen. J'en suis une autre, une nationale, c'est moins direct, mais c'est la bonne direction. J'en ai marre de chercher.

Arrivé a Breme, je croise un punk qui fait la manche devant un supermarché : je lui demande en Anglais s'il connait un squat ou un endroit pour passer la nuit gratuitement. Il ne parle qu'Allemand. Il interpelle quelqu'un pour servir de traducteur. On me traduit que c'est peut etre possible chez lui, mais il faut qu'il demande à sa copine. Je le suis jusque chez lui, sa copine ne veut pas. Il est désolé. Je continue. Je passe devant la gare,où pleins de punks à chiens picolent. Je me dis que j'aurais peut etre plus de chance ici. Je demande si quelqu'un parle Anglais. Il n'y a qu'une fille, Myriam. On discute, elle leur demande. Et ils répondent en braillant que je n'ai qu'à prendre le train pour Hambourg. Myriam n'habite pas en ville, mais à deux stations de train. Elle m'explique que derière la gare, il y a un grand batiment où ils n'appellent pas les flics si on dort devant. Je vais voir: Le temps incertain ne me donne pas envie de tenter la nuit de clochard. Et puis j'aime pas m'allonger sur du béton. Alors je trouve un park, et un endroit pour planter ma tente, sous un gros conifère, à peu près à l'abri des regards délateurs. Et puis la nuit commence à tomber, alors je ne devrais pas avoir trop de problèmes...

4 comments:

Anonymous said...

Oh! Aucune photos! Quelle deception!!
Non je blague...
Continu petit punk...
Roulez jeunesse!

Flo

Anonymous said...

J'en rajoute une couche. Pas de photos c'est quoi cette arnaque. Non je rigole. Quelle détermination. Faut avoir un moral d'acier pour ne pas manger ton vélo quand les gens et les éléments naturels sont aussi contrariants. Roule, bike punk, roule!
Noptek

Anonymous said...

Comment çà, pas de foto pour ma BD sans philactère?
N'aurais-tu plus de batterie? Branche toi sur la dynamo.

founi

bikepunk said...

euhhh...c'est qui founi ?