première étape / First step

Vendredi 11 juillet 2008


Après avoir dormi 3h à peine, je me lève, c'est l'aube. A 8h enfin, je monte sur mon vélo. Ça faisait des mois, des années, que j'attendais ça : partir en vélo, tout droit sans avoir d'échéance de retour... Partir seul, autonome, à la découverte du monde, limité uniquement par mon énergie propre.

Je suis heureux, extrêmement, mais aussi effrayé, un peu, par le poids de destrier chargé, et par l'étape que j'ai à faire : Lyon – Dijon, pas loin de 210km. Ça va faire un an que je n'ai pas pédalé avec entre les jambes une monture aussi lourde. Et je n'ai pas, non plus l'impression d'avoir l'entraînement pour faire plus de 150 km en une seule étape. Mais comme je dis souvent, le vélo, c'est tout dans la tête, les jambes ne font qu'obéir. Et je pense très fort qu'arriver à faire plus de 200 bornes le premier jour de ce voyage, c'est d'une certaine façon faire un gros fuck off à tous ceux qui n'y croient pas (moi le premier), c'est une façon de dire : tiens, voilà, c'est possible ! Alors fais-le ! Je ne crois ni au passé, ni au futur... c'est juste maintenant ou jamais !


Je pars donc, hyper motivé, mais sans vraiment l'assurance d'être capable de mes ambitions. D'autant plus qu'il y a de l'orage prévu l'après midi, et que je ne suis plus vraiment capable de pédaler sous la pluie (j'ai trop souffert moralement de centaines de kilomètres trempé, seul, sans rien voir, à luter contre les éléments...). J'envisage donc quand même très sérieusement de planter ma tente à un moment donné, épuisé pour ne repartir que le lendemain.


Dans la matinée je sors de Lyon, je traverse l'Ain et je continue... Je continue jusqu'à ce que je ressente le besoin de faire un repas. Finalement, je pédale jusqu'à 13h -soit 5h après être parti-. Je m'arrête au milieu du bois de Fouget (entre Mâcon et Chalon sur Saône) en me demandant si il va vraiment pleuvoir, car je n'ai toujours pas croisé de nuage gris... Finalement si, un quart d'heure plus tard, une grosse averse vient confirmer les prévisions de météofrance. Je suis déçu, ma sieste éclair est compromise. Le feuillage des arbres m'abrite suffisamment pour pouvoir m'allonger une demi heure sans trop me mouiller. Mais j'espère très fort que ça va s'arrêter, j'ai pas envie de passer mon après midi ici.



11th july, friday

Slept 3 hours and stand up, it's dawn. 8 o'clock, I mount on my bike, at last. I waited that moment for months, years : go by bike, straight on without any date to come back... Go alone, autonomous, to discover the world, limited only by my own energy.

I'm happy, insanely happy, but scared too, by the loaded bike weight, and by the step I have to do : Lyon-Dijon, almost 210km. I didn’t pedal with an heavy bike for a year. Moreover I don’t think to be trained to do more than 150km on a day. But as I say often, road a bike, is in your head, legs just obey. I think strongly to do 200km the very first trip day, is a way to say «fuck off» to don’t believing people (I am the first), is a way to say : look, that is possible ! Do it !
NEITHER PAST NOR FUTURE, JUST NOW OR NEVER !!


Then, I go, super motivated, without being sure I am able to do what I want. Thunderstorm is anticipated for the afternoon. I contemplate seriously to pitch my tent at some point, exhausted, to leave again the day after.

I get out Lyon in the morning, I cross Ain and I continue… I continue until I need a meal. Finally, I pedal to 1pm - 5hours after gone-. I stop in the Fouget wood (between Macon and Chalon sur saone) asking myself if it really gonna rain, not any grey cloud… 15 minutes later, a big cloudburst confirm Meteofrance previsions. I’m disappointed, my nap is compromise. Tree leafs protect me enough to lay down half an hour. But I hope it gonna stop, I don’t wanna spend my afternoon here.

Quand je me réveille, c'est fini. Je repars, avec le sourire. J'ai retrouvé un peu de mes forces. Mais 20km plus loin, alors que je me ravitaille en eau dans un cimetière, une nouvelle averse croise mon chemin. J'enfile ma cape et je cherche un abri pour attendre que ça passe. Je suis impressionné par la quantité d'eau qui tombe en si peu de temps. Petit à petit, le sol de gravier de l'abri bus s'imbibe d'eau. J'essaye de prendre des photos sans résultat satisfaisant.


When I wake up, it’s finished. I go with a smile. I get a bit my strength back. 20 km further, while I refill my bottles, I take a new cloudburst. I put my cloak and I look for a shelter. I’m impressed by water quantity falling in a short time. Dribs and drabs, the bus stop gravel floor getting wet. I try to take pictures without anything nice…





Quand ça s'arrête, je repars à nouveau, en espérant que ce soit la dernière averse de la journée, et en espérant surtout arriver à Dijon, pas trop tard si possible.

Au niveau de Seurre, j'ai déjà fait plus de 160 km, et je croise un panneau qui m'indique Dijon à 40km. Je me pose quelques questions. J'ai mal aux jambes... Mais je serre les dents et j'appuie sur les pédales. J'ai quitté la Saône et Loire, et depuis quelques kilomètres, je peux lire « Côte d'Or » sur les bornes kilométriques. Le vent m'embête, et me fatigue surtout. Mais j'ai décidé de le faire, alors je roule. J'ai même l'impression d'aller lus vite pendant un moment, sûrement parce que l'envie d'arriver me donne des ailes.

Voilà comment un peu avant 20h30, je me retrouve à frapper à la porte des Tanneries. Un peu de la même façon que deux ans plus tôt (voir Aïe!#2). C'est Mika qui m'ouvre, il est tout seul, avec deux hollandais de passage. Tout le monde est à Lyon pour les rencontres sur les médias libres. Moi, je suis heureux, vainqueur de ma première étape audacieuse. Je trouve tout ce dont j'ai besoin, de l'eau chaude, de la nourriture (vegan), et de la compagnie surtout, pour me remettre de cet effort intense. Je trouve même un contact inespéré à Amsterdam...



When it stop, I leave again, hoping it was the last cloudburst of the day, hoping mostly to get in Dijon, not too late if it’s possible.

8.30pm , I knock the Tanneries door. Mika open, he’s alone with just a couple of Netherlands travelling. I am happy, first step won. I find all what I need, warm water, vegan food and especially friends, to get over of this effort. I even get a contact in Amsterdam…


5 comments:

Anonymous said...

yes!! content que t'aies réussi ton objectif mon petit poney...t'as finis par arriver à t'arracher de cette morne cité qu'est Lyon!
Bon amusement!

Anonymous said...

ouais cool.
heureux de t'avoir croisé juste avant ton départ de Lyon et puis content que cette première journée se soit bien passé.
bonne suite.

Anonymous said...

Yo ! J'espère que tu as bien graissé tes moyeus...

Xavier

Anonymous said...

Salut théo.
Voila, c'était bon de te voir sur chalons/reims, j'espère que t'aura un bon souvenir du coin quand même.
Bon courage, tu nous donne une leçon de vie à tous avec ton bike ;). vivement la prochaine MAJ.
Adrien.

Anonymous said...

Ouais bravo pour cette étape et j'espère que tu va réussir à mettre ce blog à jour régulièrement ça va être cool de suivre ton périple là-dessus. Bon courage pour la suite!
bises
alex