Meuchefitz

lundi 15 Septembre

Je quitte la maison à 8h30, il fait frais mais le ciel se découvre, il fait beau. Je suis heureux derepartir vers l'inconnu. Je reprends le tunnel sous l'Elbe, je traverse Wilhemsburg et je continueau sud, à la recherche d'un pont pour traverser l'autre bras de l'Elbe (Wilhemsburg est une îleentre les deux bras de l'Elbe. Je trace, il fait beau, c'est presque parfait ; sauf que je ne trouvepas le pont pour les vélos. Après 10km, j'arrive au bout de l'île, et je constate, en regardant unplan des environs dans un arrêt de bus qu'il n'y a pas d'autres ponts que ceux des autoroutes. Deux possibilités, aussi pénibles l'une que l'autre, s'offrent à moi, sois je reviens en arrière pouressayer de trouver un passage pour vélos sur le pont de l'autoroute (mais je ne l'ai pas vu àl'aller, alors je ne suis pas sûr qu'il existe, soit je reviens vers le centre pour essayer ailleurs. Jen'ai pas envie de revenir sur mes pas par la même route, alors je monte au Nord, en longeant lefleuve avec la ferme intention de le traverser aussi vite que possible.
Je trouve un premier pont, mais encore une fois c'est juste une autoroute, impossible de letraverser avec mon vélo. Je suis fou de rage. Je suis donc obligé de revenir jusque dans le centre, de revenir au point de départ d'une certaine manière, alors que j'ai déjà fait plus de 30km. Aprèsquoi je me perds dans la banlieue industrielle et commerciale de la ville. Les voies cyclables vontsoit à Hambourg, soit à Ikea, dans la direction qui m'intéresse, il n'y a que des autoroutes etautres voies réservées aux voitures... j'enrage. A midi je croise un Panneau qui m'indique que jerentre dans Hambourg et une heure plus tard, enfin, j'aperçois son contraire, ça y est, je suis sortiaprès presque 5 heures de lutte... Il me reste plus de 150km à faire, et puis comme je ne suis passorti du coté que j'espérais, la route est plus longue. Je longe l'Elbe. Le vent est contre moi, le cielest couvert et au fond de moi, j'espère vraiment qu'il ne va pas pleuvoir. Je grignote pour mecouper la faim, c'est plus efficace qu'un repas. Je mangerais en arrivant.
J'arrive à Meuchefitz en début de soirée. Je suis accueilli par des enfants. On me dit bonjour eton me souhaite la bienvenue. Et ça en reste . Je ne sais pas trop quoi faire. Quand un individuarrive et m'interpelle, un "faux français", c'est à dire que sa mère est française, que c'est donc salangue maternelle (et puis il a fait ses classes dans le lycée français de Berlin) mais il a toujourvécu à Berlin, et n'a été qu'une fois en France. Marc donc, m'accueille. Il ne vit pas , il est justeen "stage" pour le mois de Septembre. On fait connaissance autour d'un repas. J'apprends qu'ilne connaît pas le milieu "alternatif" depuis longtemps, mais est très intéressé. Il espère mettreen place une communauté autonome sur le plan alimentaire, en commençant par un potager.
Je m'engage à aider au ramassage des pommes, le lendemain, pour faire du jus.




Mardi 16 Septembre

En fait, l'endroit je suis, c'est une communauté centrée autour du "gasthof", une sorted'auberge autrement dit. Concrètement ça consiste en un repas le jeudi et des chambres à louerle reste du temps. Une quinzaine de personnes vivent , certains dans des bâtiments, d'autresdans ces "Wagen", roulottes de maçon, qui permettent à beaucoup de gens en Allemagne devivre de façon plus ou moins nomade. Il y a un jardin aussi, mais seule une personne daigne s'enoccuper.
Il y a aussi une coopération avec les autres communautés alternatives de la région. Par exempledemain, on va presser les pommes pour faire du jus à 6km, dans une communauté ils ont unpressoir autogéré. Il n'y a pas de rapports marchands entre ces communautés, cela fonctionnesur le principe d'échange direct, de services ou de produits.



Mercredi 17 Septembre

C'est le pressage des pommes, on en profite pour aller voir d'autres communautés des environs. On a droit à un repas végétarien excellent, ça fait du bien et plaisir.
On va à un autre endroit qui a commencé il y a deux ans. Des gens ont acheté une grande ferme, ils sont trois, ils espèrent être plus. Une fille veut y installer son atelier de céramique ( sansproduits chimiques bien sûr).
C'est vraiment dingue le nombre de projets alternatifs qu'il y a dans la région. Je récupère du jusde pomme, on partage un gâteau à Meuchefitz et je décolle pour Riebau.

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